« Le parti de Giorgia Meloni est un héritier du fascisme »

jeSi les sondages sont corrects, Fratelli d’Italia pourrait devenir le parti leader du pays lors des prochaines élections italiennes. Ses électeurs devront cocher à côté de la flamme tricolore, symbole hérité du Mouvement social italien (Movimento Sociale Italiano, MSI), parti néofasciste créé en 1946, pour indiquer leur préférence sur le bulletin de vote. Est-ce une simple marque ou une allégorie d’un passé qu’il ne faut pas oublier ? Faut-il craindre pour la démocratie italienne ?

En savoir plus Abonnés uniquement D’un héritage fasciste à l’incarnation de la nouveauté : le paradoxe au cœur du parti Fratelli d’Italia

Autant affirmer d’emblée que le programme politique de Fratelli d’Italia ne peut être considéré comme fasciste. L’hypernationalisme, la défense des valeurs conservatrices (famille traditionnelle, soutien de la natalité, etc.) et la volonté de grandeur en politique étrangère sont autant de sujets de droite qui, même s’ils font effectivement partie de la culture politique fasciste, ne sont pas spécifiques. à cela. La déclaration politique est cependant vague sur la question des institutions et sur la signification du « présidentialisme », mais l’exemple français est généralement utilisé pour faire taire toute inquiétude.

Giorgia Meloni a réussi à se forger une image de parti conservateur – c’est ainsi qu’elle le définit – grâce à ses déclarations sur la guerre en Ukraine, ses positions atlantistes et une stratégie de communication bien rodée. Le parti n’a été créé qu’en 2012 et, bien qu’il s’agisse d’une force politique héritière du fascisme, il a réussi à s’intégrer pleinement sur la scène politique italienne.

Christianisme ethno-racial d’État

S’agit-il en fait d’un parti conservateur ou d’un parti populiste de droite radicale ? La seconde étiquette semble bien plus appropriée pour caractériser une idéologie fondée sur le nativisme, l’autoritarisme et le populisme. Pour s’en convaincre, il suffit de lire l’autobiographie de Mme Meloni Io Sono Giorgiaun best-seller majeur qui a contribué à sa popularité.

Dans le livre, Mme Meloni martèle l’opposition entre « il popolo e il Palazzo » (« le peuple et le palais ») même si son éloge se limite aux pages consacrées à la jeunesse militante. Le nativisme, en revanche, en est une composante essentielle, avec l’invocation du christianisme. Avec des slogans tels que « Dieu, pays, famille » ou « Je suis une femme, je suis une mère, je suis chrétienne ! » Mme Meloni place la religion – le christianisme – au cœur de sa campagne. Sa conception de l’identité est proche de celle de Viktor Orban, bien que moins universaliste qu’ethno-raciale. Elle parcourt également l’histoire de l’Europe et de ses héros avec une interprétation de la mentalité de siège : Léonidas aux Thermopyles, Charles Martel à Poitiers, Constantin XII Paléologue en 1453 à Constantinople, la bataille de Lépante en 1571 (opposant la flotte ottomane et celle des Sainte Ligue catholique) ou la résistance de Vienne, assiégée en 1863 par l’Empire ottoman.

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Irène Belrose

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