Polynésie française, Mururoa, bombe nucléaire, essais nucléaires

Après les essais nucléaires, le mal des radiations a touché 280 000 habitants de Polynésie française.

PARIS. Le président de la Polynésie française, Édouard Fritch, a reconnu vendredi que les dirigeants de ce territoire français d’outre-mer avaient « menti » à ses concitoyens en évoquant l’innocuité des essais nucléaires effectués par la France.

Comme le rapporte l’agence AP, le ministère français de l’Outre-mer a refusé de commenter cette déclaration.

Fritch a déclaré devant les députés de Polynésie française qu’il faisait « partie de cette bande ».

Les atolls de Mururoa et Fangataufa en Polynésie française ont été le site d’essais nucléaires français en 1966-96, qui ont eu des conséquences négatives sur la santé des habitants et sur l’environnement.


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Les maladies dues aux radiations ont touché 280 000 habitants

Selon la télévision française BFM, le plaidoyer de culpabilité de Fritch est le premier geste explicite de ce type alors que les dirigeants de la région insulaire revendiquent leur coresponsabilité dans les conséquences des essais nucléaires.

L’un des députés, Antony Géros, a répondu au discours du président en disant que « nous pouvons pardonner, mais nous n’oublierons jamais ».

Géros est proche du leader séparatiste local Oscar Temaru, qui a poursuivi la France le 2 octobre pour crimes contre l’humanité provoqués par des essais nucléaires.

La prise de conscience de l’augmentation disproportionnée des cas de cancer de la thyroïde et de leucémies dans les îles a été sensibilisée par le militant Bruno Barrillot. Les cancers précités ont touché 280 000 habitants de Polynésie.

Les autorités n’ont averti ni les civils ni les soldats

Barillot, qui a enquêté sur les conséquences des activités françaises pour le gouvernement polynésien, a déclaré que l’île de Tahiti était « aspergée » de plutonium tous les deux jours lors d’essais sur l’atoll après l’explosion.



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Il a également découvert que les autorités françaises n’avaient prévenu ni les soldats locaux ni les soldats français envoyés des risques possibles.

Ce n’est qu’en 2010 – après des décennies de pression – que le gouvernement français a offert des millions d’euros en guise de compensation pour 201 essais nucléaires effectués par la France en Polynésie française et en Algérie.

Cependant, le processus d’indemnisation avance très lentement et de nombreuses victimes n’ont toujours pas reçu leur argent.

Le gouvernement a sous-estimé les conséquences des expériences

Lorsque François Hollande, alors président français, s’est rendu dans la région en 2016, il a reconnu les conséquences des essais nucléaires sur la santé des habitants de la Polynésie française et sur l’environnement.

Il s’exprime cependant plutôt positivement sur les essais eux-mêmes, dans le sens où la région Pacifique contribue ainsi à faire de la France l’une des neuf puissances nucléaires.

La visite présidentielle intervient trois ans après que les médias français ont publié des documents déclassifiés du ministère de la Défense montrant que les essais nucléaires dans le Pacifique dans les années 1960 et 1970 étaient bien plus toxiques qu’on ne le pensait auparavant.

À l’époque, les médias écrivaient qu’ils avaient mesuré des niveaux élevés de plutonium dans toute la Polynésie française après les essais nucléaires.

Par exemple, à Tahiti, la plus densément peuplée, le niveau minimum de rayonnement a été dépassé 500 fois en juillet 1974, et l’île de Bora Bora a été touchée de la même manière.

La Polynésie française est une communauté d’outre-mer de la France en Océanie et est composée de 118 îles situées sur une superficie à peu près de la taille de l’Europe.

Napoleon Favre

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