Le Tribunal d’enquête pour infractions graves (PNF) a ouvert une enquête préliminaire sur des soupçons de blanchiment d’argent et d’évasion fiscale liés à l’achat d’un bien immobilier par l’ancien Premier ministre tchèque Andrej Babiš en France, a rapporté vendredi Le Monde.
Selon les constatations des journalistes, le PNF enquête sur les conditions de l’acquisition de la villa de Mougins dans le sud de la France et a ouvert l’enquête en février.
Les médias français ont commencé à s’occuper des actifs de Babiš l’automne dernier après la fuite de documents confidentiels, les soi-disant Pandora Papers. À l’époque, les journalistes découvrent que de nombreux chefs d’État et de gouvernement cachent leurs avoirs derrière des sociétés cachées dans des paradis fiscaux. Selon l’article du Monde d’aujourd’hui, à cause des Pandora Papers, Babiš a échoué aux élections législatives de l’année dernière et a perdu le poste de Premier ministre.
Le PNF a confié l’enquête à l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), écrit Le Monde. Ce bureau enquête sur les conditions dans lesquelles Babiš a acquis un somptueux domaine avec de vastes terrains à Mougins (dans le département des Alpes-Maritimes), plus à l’intérieur des terres de la ville de Cannes.
Babiš : Tous les achats immobiliers ont été effectués conformément à la loi
Dans une déclaration à ČTK vendredi, l’ancien Premier ministre tchèque a réitéré son affirmation antérieure selon laquelle tous les achats immobiliers en France ont été effectués conformément à la loi. « Je ne peux que répéter que tous les achats immobiliers se sont déroulés conformément à la loi. Je ne connais pas les détails, je n’ai obtenu vos informations que par les médias », a déclaré Andrej Babiš.
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Selon Le Monde, en septembre 2009, Babiš a effectué des achats via une chaîne de sociétés offshore. Selon le journal, deux propriétés, dont une somptueuse villa avec trois hectares de terrain, ont été achetées par une société basée à Monaco ; il appartient à une société offshore des États-Unis. Les propriétés ont coûté 14 millions d’euros (340,8 millions de couronnes tchèques).
Le contrat d’achat, consulté par Le Monde, précise que ce montant a été « payé en liquide », ce qui peut aussi être compris comme un virement normal. Cependant, des documents des Pandora Papers indiquent que la société américaine de Babiš a utilisé un prêt de 15 millions d’euros auprès d’une société offshore enregistrée aux îles Vierges britanniques pour financer l’achat des maisons de Mougins. Or, les documents officiels français ne mentionnent pas ce prêt, souligne le journal.
Selon Le Monde, les enquêteurs devront tenter de comprendre le but de cet accord et découvrir pourquoi Babiš est propriétaire à la fois de la société de crédit et de la structure qui a emprunté l’argent. L’enquête sera compliquée car les événements décrits datent de plusieurs années et pourraient être prescrits.
Selon le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), Babiš a envoyé environ 380 millions de couronnes par l’intermédiaire de ses sociétés offshore pour acheter des biens immobiliers sur la Côte d’Azur. Dans les documents liés à l’affaire, selon le site Investigace.cz, il n’a pas déclaré qu’il détenait des actions dans des sociétés offshore. L’ex-Premier ministre avait précédemment nié avoir commis quoi que ce soit d’illégal dans le cadre de cette affaire. Il a affirmé qu’il avait accordé il y a des années un prêt correctement imposé et qu’il avait suivi les recommandations d’une agence immobilière lors de l’achat.
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