Un tribunal russe a ordonné l’arrestation de deux blogueurs, qui auraient discrédité l’armée russe

Un tribunal russe a ordonné l’arrestation de deux blogueurs, qui auraient discrédité l’armée russe

« Le but du Kremlin et du président Vladimir Poutine lui-même est de faire taire tout le monde », a déclaré l’un des blogueurs.

Un tribunal de Moscou a émis mardi un mandat d’arrêt contre deux blogueurs russes, Michael Nacke et Veronika Belocerkovskaya. Tous deux sont accusés de discréditer l’armée russe et sa soi-disant opération spéciale en Ukraine.

Ils ont rendu une ordonnance du tribunal en leur absence – les deux blogueurs vivent actuellement hors de Russie.

L’agence AFP en a informé.

Nacke (utilisant le nom jkl Naki en russe), un critique du Kremlin de 28 ans, est l’hôte d’une chaîne YouTube avec plus de 700 000 abonnés, où il discute et informe les invités sur les opérations militaires russes en Ukraine. Il vit et travaille actuellement en Lituanie.

Dans une interview accordée à l’AFP après qu’un tribunal de Moscou a ordonné son arrestation, Nacke a déclaré qu’il avait été accusé d’avoir « qualifié la guerre de guerre ». Il a ajouté qu’il risquait jusqu’à dix ans de prison s’il retournait en Russie.

Il a déclaré que son arrestation faisait « partie d’une pression massive sur les journalistes et les analystes qui décrivent objectivement le cours de la guerre actuelle ».

« Le but du Kremlin et du président Vladimir Poutine lui-même est de faire taire tout le monde », a déclaré Nacke.

Nacke est poursuivi avec le chef de l’équipe de renseignement sur les conflits (CIT), Ruslan Leviyev, qui a été arrêté le 18 mai en son absence. Tous deux ont été placés sur la liste des personnes recherchées. Leviyev est également hors de Russie.

Un tribunal de Moscou a ordonné mardi la mise en garde à vue de Veronika Belocerkovskaya, qui vit en France et qui cuisine sur ses blogs. Son compte Instagram compte plus de 900 000 abonnés.

La blogueuse a également publié des commentaires sur l’opération militaire russe en Ukraine, et en mars, elle est devenue la première cible d’une nouvelle loi, qui punit la diffusion de fausses informations sur l’armée russe jusqu’à 15 ans de prison.

Sur la base de cette loi, d’autres critiques bien connus du Kremlin sont également en détention, par exemple le politicien et journaliste d’opposition Vladimir Kara-Murza et l’artiste Alexandra Skocilenkova, qui sont poursuivis pour avoir remplacé les étiquettes de prix dans l’une des épiceries de Saint-Pétersbourg. avec des tickets « d’agitation anti-guerre ».

L’AFP a rappelé que l’accès à la plupart des médias indépendants est bloqué en Russie, tandis que d’autres craignent les conséquences de la loi et suspendent leurs activités. Non seulement de nombreux journalistes mais aussi des milliers de gens ordinaires de Russie se sont exilés.

Séverin Garnier

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