Dans le Pacifique s’est développée la 7ème partie du monde : Une île à déchets plus grande que la France !

CAYENNE – Une goélette française des années 30 guidée par des satellites modernes va bientôt partir à la découverte du « septième continent », un tas géant de déchets plastiques dans l’océan Pacifique six fois plus grand que la France.

Patrick Deixonne (47 ans) a été choqué par les déchets qu’il a rencontrés en mer lors d’une course d’aviron en 2009. Pour l’expédition scientifique en cours, il a décidé d’alerter sur le désastre écologique qui se produit dans la partie nord-est de l’océan Pacifique. « Cet amas de déchets se trouve dans des eaux rarement fréquentées par les navires commerciaux ou touristiques. Jusqu’à présent, la communauté internationale ne s’y est presque pas intéressée », déduit.

Deixonne, membre de la Société des chercheurs français (SEF), explique vouloir attirer l’attention des Français et des Européens sur ce phénomène. Ancien pompier du centre spatial français de Kourou et bon connaisseur des forêts guyanaises, il se décrit comme « un chercheur de la nouvelle génération qui doit documenter les grands problèmes environnementaux car l’information est la clé du changement ».

La mission, baptisée Septième Continent, sera lancée le 2 mai depuis San Diego aux États-Unis. La goélette de 1938 parcourra 4 630 kilomètres en un mois entre la Californie et Hawaï, où le chercheur Charles Moore a découvert par hasard cet incroyable tas de déchets plastiques en 1997. Jusqu’à présent, seules deux expéditions américaines l’ont étudié, en 2006 et 2009.

Les déchets s’accumulent au point de rencontre des courants marins, qui se tordent sous l’influence de la rotation de la Terre et créent un immense vortex appelé gyrus (cercle latin). La force centrifuge aspire lentement les débris vers le centre de cette spirale, qui est apparemment l’une des plus grandes connues au monde : sa circonférence mesure 22 200 kilomètres et fait environ 3,4 millions de kilomètres carrés, selon le Centre national de la recherche spatiale (CNES). que couvre le projet.



« On estime que chacun des cinq gyres du monde contient des dizaines de millions de tonnes de déchets », explique le biologiste Georges Grépin, conseiller scientifique d’Ocean Scientific Logistic. « Il s’agit principalement de microdéchets plastiques à 30 mètres de profondeur. Ce n’est pas un continent sur lequel on peut marcher », précise.

La goélette sera guidée par deux satellites de la National Aeronautics and Space Administration (NASA) des États-Unis, Aqua et Terra, pour atteindre l’endroit où la concentration de déchets est la plus élevée et pouvoir mesurer leur densité, prélever des échantillons d’eau, de plancton et de matériaux.

Cette mission testera un récepteur construit par des étudiants sur un flotteur pour détecter les organismes vivants et le plancton dans les déchets plastiques et cartographier les zones polluées par satellite, une première mondiale.

Au cours de la mission, 12 flotteurs de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) des États-Unis, le programme de l’UNESCO pour l’étude des océans et le projet jeunesse Argonautica seront lancés, ce qui devrait permettre à des milliers d’étudiants du monde entier d’étudier les courants océaniques.

Napoleon Favre

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