France : le procès de l’ex-président Sarkozy a commencé

L’ancien président français Nicolas Sarkozy portant un masque de protection (à droite) et son avocate Jacqueline Laffont (au centre) arrivent au tribunal de Paris le 23 novembre 2020. Photo : TASR/AP

Le procès de l’ancien président français Nicolas Sarkozy, accusé de corruption et de trafic d’influence, s’est ouvert lundi à Paris. Cependant, l’audience a été ajournée après environ deux heures, a rapporté l’agence DPA en référence aux médias français.

Comme l’a noté l’AFP, Sarkozy est le seul ancien président français à être jugé pour des actes commis pendant son mandat.

Outre Sarkozy, son mentor, Jacques Chirac, a également été menacé de poursuites judiciaires pour un scandale lié au paiement de salaires et primes à des salariés fictifs. Cependant, le procès de Chirac n’a jamais commencé en raison de sa mauvaise santé.

L’AFP a ajouté que Sarkozy avait assisté à une première audience du tribunal lundi mais n’avait pas fait de déclaration aux journalistes.

Le tribunal a ajourné le procès jusqu’à jeudi à la demande de l’un des accusés, Gilbert Azibert. Il a demandé un ajournement pour des raisons de santé et n’était pas présent au tribunal lundi. Le tribunal a demandé son rapport médical jusqu’à la prochaine audience.

L’enquête sur l’affaire de corruption dans laquelle Sarkozy serait impliqué a également conduit au fait qu’il est devenu, il y a six ans, le premier ex-président arrêté pour interrogatoire.

L’ancien président français Nicolas Sarkozy portant un masque de protection quitte un tribunal de Paris le 23 novembre 2020. Photo : TASR/AP

Depuis le début, Sarkozy tente de faire reporter son procès par la justice. Il décrit son enquête et ses poursuites comme « un scandale qui restera dans l’histoire ».

Sarkozy et son avocat Thierry Herzog sont soupçonnés d’avoir proposé au juge Azibert, 73 ans, un poste à Monaco en échange de informations sur une enquête sur le financement illégal présumé de la campagne présidentielle de Sarkozy en 2007 par l’héritière des cosmétiques L’Oréal, Liliane Bettencourt.

L’ex-président affirme qu’il n’a jamais tenté de procurer un poste lucratif à Azibert, coaccusé dans cette affaire. Le juge n’a même pas trouvé de travail à Monaco et a pris sa retraite en 2014.

Les juges d’instruction estiment cependant que le simple fait de proposer un accord constitue un crime, même si la promesse n’a pas été tenue.

Une partie des preuves présentées dans cette affaire provient des écoutes téléphoniques des conversations téléphoniques entre Sarkozy et Herzog, qui font partie de l’enquête plus approfondie sur l’ex-président. Il s’agit d’une affaire liée aux soupçons selon lesquels la campagne de Sarkozy en 2007 aurait été financée depuis la Libye.

Selon l’AFP, l’enquête est toujours en cours, même si elle est actuellement suspendue après que le procureur principal a retiré ses allégations selon lesquelles l’équipe de Sarkozy aurait reçu des millions d’euros en espèces de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.

Si le tribunal déclare Sarkozy coupable de corruption et de trafic d’influence, il encourt une peine de prison pouvant aller jusqu’à dix ans et une amende d’un million d’euros. Herzog fait face aux mêmes accusations et à une accusation supplémentaire pour violation du secret de fonction.

Le procès contre eux devrait durer jusqu’au 10 décembre. Cette affaire, baptisée Bismuth – du nom utilisé par Sarkozy lors de l’achat d’un téléphone portable utilisé pour des appels téléphoniques avec l’avocat Herzog – est considérée comme un test du système judiciaire anti-corruption français.

Sarkozy, avocat de formation, affirme que le procès contre lui est une vengeance de la justice parce qu’il a tenté de limiter les pouvoirs des juges en tant que président et a accusé nombre d’entre eux d’être trop indulgents envers les criminels.

Sarkozy doit comparaître de nouveau devant le tribunal en mars 2021, avec 13 autres personnes accusées d’avoir violé les règles de financement des campagnes électorales lors de sa tentative ratée de réélection en 2012.

Les procureurs accusent l’équipe de Sarkozy d’avoir utilisé un système de fausses factures en coopération avec la société de relations publiques Bygmalion, de sorte qu’il a dépensé près de 43 millions d’euros pour la campagne électorale, soit presque le double du plafond légal.

Gaspard Pettigrew

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