Les protestations contre la réforme des retraites se poursuivent en France – Monde – Actualités

Les manifestations se sont poursuivies dans toute la France samedi contre le relèvement de l’âge de la retraite, que le gouvernement soutenu par le président Emmanuel Macron a décidé de faire passer sans l’approbation de la Chambre des députés. Après l’annonce de cette procédure jeudi, les émeutes se sont intensifiées dans les manifestations, et des rapports d’interventions policières sont également venus des rassemblements d’aujourd’hui. Par mesure de précaution, les autorités parisiennes ont interdit les manifestations aux abords de l’Assemblée nationale et de l’Elysée, ont rapporté les médias français.



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Des manifestants défilent lors d’une manifestation contre la réforme des retraites à Marseille, dans le sud de la France, le 18 mars 2023.




Selon l’agence AP, les actions d’aujourd’hui étaient en grande partie pacifiques. De nouvelles marches de protestation ont débuté samedi après-midi dans les villes de Nantes, Caen ou le Mans, avec une participation atteignant au maximum quelques milliers de personnes, selon les autorités.

A Nantes, Brest mais aussi à Brodeaux, selon Le Monde, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes, alors que dans cette dernière ville c’était une réponse à des heurts et des cendriers enflammés. Neuf personnes ont été placées en garde à vue. A Paris vers 19 heures, plusieurs milliers de personnes ont commencé une marche de protestation depuis la place d’Italie, et peu après, des images de poubelles en feu ont commencé à apparaître dans les médias. Les autorités avaient auparavant interdit aux gens de manifester sur la place de la Concorde et les Champs-Élysées, qui sont proches de la résidence du président et de la chambre basse du parlement.

La mesure est intervenue après deux jours de manifestations dans le centre de Paris et d’autres villes qui se sont soldées par des émeutes. Tard vendredi soir et dans la nuit d’aujourd’hui, la police de la capitale a arrêté 61 personnes après que des milliers de personnes se soient rassemblées sur la place Svornost, dont certaines ont construit des barricades et un incendie s’est déclaré sur la place pendant la manifestation. Certains des manifestants ont également rencontré les forces de l’ordre qui, comme jeudi soir, ont fait usage de gaz lacrymogènes.

36 autres personnes ont été interpellées à Lyon, où des manifestants ont fait irruption dans la mairie du IVe arrondissement et l’ont endommagée. De plus, selon la police, ils ont tenté d’allumer un incendie dans le bâtiment, mais ils ont échoué après l’intervention des forces de l’ordre. L’allumage de feux, la destruction de pots de fleurs, le déversement de poubelles et d’autres incidents ont également été signalés à Strasbourg, où environ 1 600 personnes se sont rassemblées lors de la manifestation.

« On a prévenu le président de la République », a commenté le patron de la centrale syndicale CGT, Philippe Martinez, sur l’évolution. Il est l’un des leaders des manifestations qui durent depuis deux mois contre la réforme des retraites, qui comprend, entre autres, une augmentation du seuil de la retraite. Selon le gouvernement et le président Macron, il est nécessaire de mettre en œuvre cette mesure et d’autres afin de maintenir à flot le système de retraite français, mais les sondages indiquent que la majorité du public n’est pas d’accord avec les interventions.

Sénat français En savoir plus Le gouvernement français approuvera la réforme des retraites sans vote des députés

Outre les manifestations, les grèves se sont poursuivies aujourd’hui sur la voie ferrée ou parmi les cendres à Paris, où des milliers de tonnes d’ordures se sont accumulées dans les rues, selon la mairie. Le mécontentement vis-à-vis de la réforme des retraites a également été exprimé par 37% des employés des raffineries et des entrepôts de Totalenergies, qui se sont mis en grève ce matin, a déclaré à Reuters un porte-parole de la société. Des manifestations sont également attendues en France dimanche, et les syndicats appellent à une nouvelle « mobilisation » jeudi.

Une grande partie des Français est agacée non seulement par le contenu de la réforme, mais aussi par la manière dont le président Macron tente de la faire appliquer. Lors de l’approbation des modifications du système de retraite, le gouvernement a contourné les députés car, contrairement au Sénat, il ne disposait pas d’un soutien majoritaire garanti. Cela a été rendu possible par un article de la constitution qui permet au cabinet d’adopter une loi sans que l’Assemblée nationale ne la vote. Dans un tel cas, cependant, le gouvernement court le risque que les députés déclenchent un vote de défiance. Les législateurs de l’opposition l’ont déjà fait, et le parlement doit discuter de leur initiative lundi.

La révision du système de retraite français consiste à relever l’âge de la retraite de deux ans à 64 ans, ce qui, selon le gouvernement, est nécessaire pour éviter que le système ne fasse faillite. Le nombre d’années de service requis pour obtenir le plein montant de la pension doit également être augmenté. Grâce à la réforme, cependant, les personnes qui ont commencé à travailler très jeunes ou exerçaient des métiers très exigeants, par exemple dans un environnement bruyant ou la nuit, pourront prendre leur retraite plus tôt. Selon la nouvelle loi, le congé de maternité ou de paternité devrait également être pris en compte et, par exemple, la pension de vieillesse minimale devrait être augmentée.

Guinevere Desjardins

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